Dans le patrimoine helvétique, la Haute-Horlogerie prend assurément la première des places. Cette industrie séculaire a tant à nous raconter quant à nos racines mécaniques, issues de ces noms d’horlogers discrets devenus éponymes des plus grandes maisons. Au cœur de la vallée de Joux, de côtes en combes, s’apprivoise le plus beau des temps, parce qu’il est lent. La géologie composée de vallons, de lacs et de la plus vaste forêt d’épicéas du territoire, donne ici le goût de l’inspiration, le rythme des choses bien faites, l’art, aussi, de la contemplation. C’est dans le silence de cette nature isolée et défavorable, que se trouve la créativité brute. Telle que le sont les hivers singulièrement rudes, aux vents du nord si froids qu’ils sont teintés de Sibérie.

Une quête vers le passé

Au moment de construire son Musée-Atelier, Audemars Piguet a concrétisé cet héritage temporel dans l’architecture de cette bâtisse. Le lieu est une porte vers le merveilleux, une quête vers le passé, et comme tout passage dans une quantique différenciée, il méritait un enchantement, celui d’un parfait mimétisme. Ainsi le bâtiment s’intègre parfaitement dans cette nature hostile la plupart des mois de l’année. Vu du ciel, son spiral parfait semble donner l’entrée vers une autre galaxie.

En effet, c’est un véritable système solaire qui attend le visiteur à l’intérieur. Le temps s’y remonte comme une hélice, pour un décollage assuré vers l’émerveillement. L’engrenage ici enroulé permet de retracer dans une scénographie dorée, tous les garde-temps révélateurs de talents horlogers. Le visiteur explore le cheminement d’un luxe disponible et bienveillant. Et il est reçu, ce que nous avons pu observer en journalistes incognito, avec le plus grand des raffinements. L’éclat de l’accueil s’offre ici à chacun, le partage des connaissances est généreux, le voyage dans le temps est inoubliable. Probablement parce que chaque employé de cette manufacture prestigieuse, a apporté sa pierre à l’édifice et sa fierté audacieuse à vous guider.